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Pourquoi j'ai décidé de créer ce blog ?

J'ai voulu partager mes connaissances en matière de nutrition et de diètétique avec des personnes ne sachant pas forcément comment bien manger ou comment se nourrir sainement. J'ai obsérvé beaucoup de gens autour de moi qui étaient réèlement motivées pour changer leur mauvaises habitudes alimentaires, conscientes du risque qu'elles courraient pour leur santé, mais qui malheureusement faisaient un peu tout et n'importe quoi pour perdre quelques kilos en trop.

Laurent Petit.

 

Insee Première n°1123 - février 2007

L'obésité en France : les écarts entre catégories sociales s'accroissent

Thibaut de Saint Pol, division Conditions de vie des ménages, Insee

En France, la corpulence des femmes comme des hommes a fortement augmenté depuis 1981, avec une accélération depuis les années 1990. Cette évolution concerne aussi bien les jeunes que les plus âgés. Toutefois ce processus n'a pas touché également tous les groupes sociaux. Les différences géographiques se sont renforcées entre le Nord et l'Est, où la prévalence de l'obésité est la plus forte, et l'Île-de-France et la zone méditerranéenne, où elle est la plus faible. De même, l'écart entre les catégories socioprofessionnelles s'est fortement accru : l'obésité augmente beaucoup plus vite depuis 1992 chez les agriculteurs ou les ouvriers que chez les cadres et professions intellectuelles supérieures. Contrairement aux femmes, les hommes les plus pauvres ne sont pas les plus corpulents. Parallèlement, de plus en plus de personnes déclarent suivre un régime amaigrissant mais ce ne sont pas les plus touchées par l'obésité, signe que les inégalités en matière d'obésité pourraient continuer à croître.

La corpulence moyenne augmente de plus en plus vite

Graphique 1Indice de masse corporelle moyen selon le sexe et l'âge

\"Graphique

Lecture : en 1981, l'IMC moyen de l'ensemble des hommes était de 24,3 kg/m2 ; il était de 23,1 entre 18 et 35 ans, de 25 entre 36 et 50 ans, et de 25,7 entre 51 et 65 ans.

Champ : individus de 18 à 65 ans, résidant en France métropolitaine.

Source : enquêtes Santé, Insee.

Alors que la corpulence moyenne des hommes, mesurée par l'IMC, était stable entre 1981 et 1992, elle augmente nettement entre 1992 et 2003 (graphique 1). Cet accroissement s'observe à tous les âges et à un rythme comparable, signe que l'augmentation de la corpulence moyenne ne provient pas seulement du vieillis- sement de la population. Pour les femmes, on observait déjà une augmentation pour les moins de 35 ans et les plus de 50 ans entre 1981 et 1992. Par contre, l'IMC moyen des 36-50 ans diminuait, ce qui était encore perçu comme l'indice d'une tendance à l'amaigrissement (Bodier, 1995). Mais depuis 1992, la corpulence moyenne des femmes augmente quel que soit l'âge et d'autant plus fortement que les générations sont jeunes, ce qui peut faire craindre une accentuation dans les années futures.

Vont de pair avec ce phénomène général une augmentation des cas d'obésité et de surpoids et une diminution chez les femmes des cas de sous-poids (tableau 1). En effet, si la proportion d'hommes en sous-poids est restée stable entre 1981 et 2003, elle se réduit très nettement dans la population féminine. Le fait le plus marquant est toutefois l'élévation de la prévalence de l'obésité et du surpoids depuis les années 1990 : la prévalence de l'obésité passe de 5 à 10 % pour les hommes et de 6 à 10 % pour les femmes entre 1992 et 2003. La France compte ainsi 3,6 millions d'adultes de moins de 65 ans obèses en 2003. Quant au surpoids, il touche toujours beaucoup plus les hommes (35 %) que les femmes (21 %). En revanche, les femmes obèses sont aujourd'hui plus nombreuses que les femmes en sous-poids.

Si les différences de corpulence, et en particulier l'obésité, sont pour une part liées à des facteurs génétiques, ces derniers ne peuvent expliquer cette brusque augmentation de la corpulence, qui tient plus à des facteurs sociaux, économiques et culturels. Les personnes qui vivent dans un même milieu partagent en effet un mode de vie et des habitudes dont la corpulence, en particulier, est le reflet.

Inégalement répartie, l'obésité s'est accrue sur tout le territoire

CartePrévalence de l'obésité par ZEAT

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Lecture : en 1981, l'Île-de-France comptait moins de 5 % d'obèses.

Champ : individus de 18 à 65 ans, résidant en France métropolitaine.

Source : enquêtes Santé, Insee.

Le nombre de personnes obèses augmente dans toutes les régions (carte). L'Est et le Nord sont actuellement les zones géographiques (ZEAT) où la prévalence de l'obésité est la plus élevée. C'était déjà le cas en 1981 : elles comptaient alors 8 % d'obèses, contre 4 % pour l'Île-de-France, par exemple. En 2003, l'Est en compte 13 % et le Nord 14 % ; l'Île-de-France n'est qu'à 8 %. Le Bassin parisien hors Île-de-France, qui se distinguait déjà en 1981, se situe actuellement juste derrière l'Est et le Nord avec 11 % d'obèses. À l'inverse, c'est la zone méditerranéenne qui a la prévalence la plus faible avec moins de 8 %. Les disparités entre zones géographiques se sont ainsi accentuées au cours des deux dernières décennies et elles restent fortes même lorsqu'on prend en compte l'âge, le niveau de vie du ménage et le niveau de diplôme des individus.

Il existe une différence importante selon le type de commune : les personnes vivant en milieu rural sont plus corpulentes que celles qui vivent en milieu urbain (tableau 2). Ainsi, un Parisien de 1m75 pèse en moyenne 2 kg de moins qu'un homme de la même taille et de la même classe d'âge, et ayant un niveau de vie et de diplôme identiques, mais habitant une commune de moins de 2 000 habitants. Cela n'est pas vrai pour les Parisiennes pour lesquelles la différence avec leurs homologues vivant en milieu rural est non significative.

Les disparités entre catégories socioprofessionnelles se creusent

Graphique 2Prévalence de l'obésité

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Lecture : en 1981, 7 % des agriculteurs étaient d'une corpulence supérieure à 30 kg/m2, seuil de l'obésité pour l'OMS.

Champ : individus actifs de 18 à 65 ans, résidant en France métropolitaine.

Source : enquêtes Santé, Insee.

L'augmentation de l'obésité entre 1981 et 2003 a touché tous les milieux sociaux, mais de grandes différences demeurent. Ainsi les écarts entre les agriculteurs, catégorie socioprofessionnelle la plus touchée par l'obésité, et les cadres et professions intellectuelles supérieures, les moins touchés, se sont creusés (graphique 2). Cette évolution date des années 1990. Au cours de la décennie précédente, la prévalence de l'obésité avait augmenté plus rapidement parmi les cadres et professions intellectuelles supérieures que dans les autres groupes ce qui pouvait laisser penser à terme à une convergence entre catégories socioprofessionnelles. Or, c'est l'inverse qui s'est produit : l'écart s'est renforcé. La prévalence de l'obésité chez les agriculteurs a en effet augmenté de plus de 7 points entre 1992 et 2003, alors qu'elle n'a crû que de 2 points chez les cadres. Après les agriculteurs, viennent actuellement les ouvriers, puis les artisans, commerçants et chefs d'entreprise et les employés. La hiérarchie reste inchangée en 2003 par rapport à 1981 : il y a toujours moins d'obèses chez les cadres que chez les ouvriers ou les agriculteurs, mais les disparités entre ces catégories se sont nettement accrues.

Le développement des différences entre groupes sociaux se retrouve du côté des niveaux de diplôme et des niveaux de vie. En 2003, 15 % des individus sans diplôme ou ayant au plus un brevet des collèges sont obèses, tandis que seulement 5 % des diplômés du supérieur le sont. L'écart est de 10 points : il a doublé entre 1981 et 2003. Moins un individu est diplômé, plus il a de chances d'être obèse. Cette relation se retrouve de manière plus générale pour la corpulence (tableau 2) : les moins diplômés sont les plus corpulents, avec des écarts plus importants dans la population féminine. Ainsi, une femme mesurant 1m63 pèsera en moyenne 3,9 kg de plus si elle n'a que le brevet ou pas de diplôme et 1,2 kg de moins si elle est diplômée du supérieur par rapport à une femme de mêmes taille, classe d'âge, niveau de vie et zone géographique mais de niveau bac.

Les femmes suivent toujours plus de régimes amaigrissants que les hommes

Ce ne sont pas les individus qui sont le plus en surcharge pondérale qui suivent le plus de régimes amaigrissants : 8 % des femmes déclarent suivre un tel régime en 2003 contre seulement 3 % des hommes. Ils étaient respectivement 6 et 1 % en 1992. Le taux de régime augmente par ailleurs avec l'âge, comme la corpulence. En 2003, 1 % des 18-35 ans déclarent suivre un régime amaigrissant, 3 % parmi les 35-50 ans et 8 % parmi les 51-65 ans. Toutes les catégories socioprofessionnelles comptent plus de personnes qui déclarent suivre un régime amaigrissant en 2003 que dans les décennies précédentes (tableau 3). Les rythmes de cette évolution sont cependant différents : l'augmentation est continue pour les employés sur toute la période, alors qu'elle ne date que des années 1990 pour les agriculteurs. Agriculteurs et ouvriers restent toutefois les moins nombreux à suivre un régime en 2003 (3 %) alors qu'ils sont les plus corpulents. Les écarts entre catégories sociales en matière d'obésité pourraient donc encore s'accroître dans les prochaines années.

Tableau 3 : Personnes déclarant suivre un régime amaigrissant
en %
Catégorie socioprofessionnelle 1981 1992 2003
Employés 4,1 5,5 7,5
Professions intermédiaires 3,5 4,4 6,0
Cadres et professions intellectuelles supérieures 3,5 2,5 5,9
Artisans, commerçants et chefs d'entreprise 2,5 3,9 4,7
Ouvriers 2,3 2,6 3,5
Agriculteurs 1,0 1,0 3,4

Lecture : en 1981, 4,1 % des employés déclaraient suivre un régime amaigrissant.

Champ : individus actifs de 18 à 65 ans, résidant en France métropolitaine.

Source : enquêtes Santé, Insee.

 

Encadré 1 : L'indice de masse corporelle et la mesure de la corpulence

Graphique encadreDistribution de l'IMC selon le sexe en 2003

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Champ : individus de 18 à 65 ans, résidant en France métropolitaine.

Source : enquête Santé 2002-2003, Insee.

L'IMC mesure la corpulence et se calcule en effectuant le rapport du poids (en kg) sur le carré de la taille (en m). En effet, il est nécessaire pour comparer des poids de prendre en compte la taille des individus. L'Organisation Mondiale de la Santé a défini les seuils suivants, applicables aux individus de 18 ans et plus et de préférence de moins de 65 ans :

IMC < 18,5 : sous-poids

18,5 =< IMC < 25 : poids normal

25 =< IMC < 30 : surpoids

IMC >= 30 : obésité

Les classes construites par l'OMS et les seuils correspondants traduisent des niveaux de risque pour la santé associés à des valeurs de l'IMC. Ils ont néanmoins leurs limites (sexe, âge, masse musculaire...) et ne constituent en aucun cas un jugement esthétique sur ces états de corpulence.