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Promotion de la consommation de fruits et légumes

Si tout le monde s’accorde sur l’influence des fruits et légumes sur notre santé, une étude publiée par l’Inra montre qu’il reste un grand travail à accomplir pour pousser la consommation. Les fruits et légumes doivent avant tout devenir des plaisirs faciles accessibles à tous



Manger des fruits et des légumes, c’est bon pour la santé ! Tout le monde le dit, tout le monde est d’accord, à commencer par les plus hautes instances internationales telles que la FAO (instance des Nations unies pour l’alimentation) et l’OMS, l’Organisation mondiale de la santé. De nombreuses campagnes publicitaires et d’information ont été lancées, notamment en France. Et pourtant, la consommation évolue peu. Le Programme national nutrition santé, mis en place par les pouvoirs publics dans notre pays incitant à "manger 5 fruits et légumes par jour", semble bien connu, mais encore peu suivi. « Bien que l’intérêt d’une consommation accrue de fruits et légumes soit largement reconnu, les comportements n’évoluent pas beaucoup. La consommation moyenne n'augmente que très peu et reste caractérisée par de fortes disparités dans la population », souligne un rapport que vient de publier l’Inra, Institut national de la recherche agronomique.
Ce travail, commandé par le ministère de l’Agriculture, a pour but de connaître l’importance de la consommation des fruits et légumes sur la santé mais aussi de donner des pistes pour en améliorer leur consommation.



Une consommation en France inférieure aux recommandations
« La consommation moyenne de fruits et légumes en France est inférieure aux 400 g quotidiens recommandés par l'OMS. Environ 60 % des individus adultes se situent en dessous de ce repère », indique le rapport. Certaines fractions de la population apparaissent sous consommatrices de fruits et légumes, principalement les ménages disposant de faibles revenus et les jeunes. La consommation des fruits et légumes augmente fortement avec l’âge. Elle atteint un maximum entre 55 et 65 ans, et décroît ensuite. « Les achats significativement plus faibles, à tous les âges, des ménages appartenant aux générations les plus récentes, sont porteurs à terme d’une baisse durable de la consommation, si rien n’est fait pour infléchir les tendances observées », ajoutent les experts de l’étude.

Des bénéfices pour la santé
Pourtant, trois arguments plaident en faveur des bénéfices des fruits et légumes pour la santé : une contribution aux apports en « micronutriments » nécessaires au bon fonctionnement de l'organisme, un effet protecteur contre les grandes pathologies chroniques que sont les maladies cardiovasculaires, neuro-dégénératives et métaboliques (diabète) et les cancers. Il faut ajouter un faible apport en calories, point qui devient crucial avec le développement rapide du surpoids et de l'obésité.
Autre argument : l'effet de substitution à d'autres aliments, plus riches en calories mais moins denses en micronutriments. « Une consommation accrue de fruits et légumes peut en revanche faciliter le suivi d'un régime basses calories en permettant la réduction des apports énergétiques, notamment ceux des matières grasses ».

Des pistes pour augmenter la consommation
« Le constat des difficultés à augmenter la consommation de fruits et légumes  peut suggérer de privilégier l'augmentation de leurs teneurs en phytonutriments », indique le rapport dans les pistes à envisager, précisant qu’il s'agit d'une voie de long terme car fait appel à la recherche et aux biotechnologies. D'autres critères tels que le goût, la commodité ou le prix peuvent devenir prédominants dans les choix des consommateurs.
La consommation de produits transformés en conserves ou surgelés (hors plats cuisinés) est encore minoritaire, mais croissante. « Face à la baisse des achats de produits frais, c’est elle qui, dans le meilleur des cas, assure le maintien de la consommation totale de fruits et légumes », souligne le rapport. Parmi leurs atouts : ils assurent une bonne préservation des teneurs en micronutriments, dont les niveaux initiaux peuvent aussi être supérieurs en raison d'une récolte plus à maturité, sans perte, comme les produits frais, dues à un stockage de plusieurs jours. A ces atouts s’ajoutent leur facilité d'usage, leur disponibilité toute l'année, leur bonne conservation à domicile, des prix relatifs décroissants et des pertes inférieures entre la production et la consommation.

Cibler la promotion
« Les campagnes de promotion montrent les difficultés à accroître la consommation individuelle de fruits et légumes». Pourtant, les freins à la consommation sont bien connus : prix, caractère périssable des produits frais, temps et savoir-faire nécessaires pour la préparation, faible disponibilité hors du foyer. « Ces obstacles sont plus importants pour les légumes que pour les fruits qui concilient la valeur santé, avec le plaisir et une relative facilité d'usage ». Les interventions visant à augmenter la demande en modifiant les préférences des consommateurs comme l’éducation ou le marketing nutritionnels telle la campagnes "5 par jour" font évoluer les connaissances et les attitudes envers les fruits et légumes, mais ont peu d'effet sur les comportements.
Les interventions qui se sont révélées efficaces sont des opérations ciblées, par exemple la classe d'âge..., et locales comme à l’école ou sur une commune, l’éducation devant commencer dès le plus jeune âge. Elles ont agi sur l'offre simultanément aux actions d’information et d’éducation visant à stimuler la demande.

 

   
 

   


24/04/2008
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